Issu du théâtre de l’opprimé conceptualisé par Augusto Boal, c’est un des outils que nous utilisons fréquemment dans le cadre de nos interventions d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en collèges et lycées. Les conseillères interviennent pour animer des petits groupes d’informations et de paroles après un spectacle donné pour plusieurs classes par les comédien·nes du Planning. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel spectacle !
Le théâtre forum est interactif : on joue devant un public une histoire qui « finit mal » ; un ou plusieurs des personnages ne peuvent dire ou faire ce qu’ielles souhaiteraient et vivent des situations d’injustice. Après la représentation d’environ un quart d’heure, un temps d’échanges avec les jeunes permet de verbaliser ce qui les a fait réagir puis il leur est proposé de venir remplacer un personnage pour essayer de faire évoluer la situation.
Le joker anime le débat ; des avis différents sont exprimés, entendus, discutés, grâce à un cadre clair avec des règles d’écoute et de non-jugement posées et rappelées si besoin. Cette posture ainsi que l’outil en lui-même permettent de développer chez les participant·es la croyance en la possibilité de trouver leurs ressources. En passant du débat à l’improvisation, les idées sont alors mises en corrélation avec les ressentis ; en remplaçant le personnage opprimé, on expérimente un peu de sa situation, ce qui participe entre autres, à développer l’empathie.
Selon les âges, les thématiques sont différentes : puberté, harcèlement, premières fois, etc. La distanciation propre au théâtre permet d’évoquer ces situations, difficultés, peurs, qui sont connues voire vécues, sans avoir à parler directement de soi. Bien utile, quand on ne peut pas questionner ces sujets avec les ami.es ou la famille…