Médiapart publie un portfolio en accès libre sur le Planning. Plus de soixante ans après sa création, celui-ci se renouvelle. Les jeunes militantes sont imprégnées de l’héritage du mouvement féministe. Une histoire de transmission par les femmes, de génération en génération.
Photo d'Isabelle Eshraghi au centre socio-culturel de l’Esplanade à Strasbourg pendant une rencontre national sur la thématique des violence en juin 2022.
Cher connard, le nouveau roman de Virginie Despentes tout en vulnérabilité
Oscar, écrivain à petit succès, croise Rébecca Latté, star glamour des décennies passées, dans la rue, et écrit sur les réseaux sociaux son dégoût pour le physique vieillissant de l’actrice quinquagénaire. Rébecca lui répond son mépris du tac au tac, et l’échange devrait s’arrêter à une banale histoire de troll.
Sauf qu’Oscar est fasciné par Rébecca qu’il a connue dans son enfance. Malgré elle, elle se laisse progressivement intéresser par le récit qu’il fait de son existence médiocre. Peu à peu, une correspondance improbable et sans filtre s’installe entre les deux, traversée par la Covid et le confinement.
Dans ce nouveau roman après la trilogie Vernon Subutex, Virginie Despentes, l’une des voix essentielles du féminisme en 2022, adopte la voix et la vulnérabilité de chacun de ses deux protagonistes, et occasionnellement d’une troisième, jeune femme plongée dans la tourmente qui suit ses accusations MeToo contre Oscar. Dans des échanges brutalement honnêtes, les personnages décortiquent notre époque, les médias, les différences de classe, MeToo, l’addiction aux narcotiques, le féminisme, Internet, et les relations avec les autres, beaucoup. Car il est avant tout question de lien, dans ce livre plein d’espoir qui prône l’écoute et la vulnérabilité face aux défis du monde actuel.
Oui, notre accueil est inconditionnel. Oui, les personnes trans ont leur place dans notre mouvement.
Le Planning familial, organisation féministe et d’éducation populaire, ses militant·es et ses responsables font depuis le 18 août 2022 l’objet d’une attaque extrêmement violente sur Twitter et sur d’autres réseaux sociaux, de la part de personnalités d’extrême-droite et de leurs sympathisant·es. Ces attaques prennent prétexte d’une affiche présentant une personne trans pour appeler à notre désubventionnement, pour questionner notre légitimité en tant qu’association de défense des droits des femmes et de lutte pour le droit à l’avortement.
Association agissant depuis plus de 65 ans, le Planning familial pratique un accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre. Parmi les plus de 300.000 personnes que nous rencontrons tous les ans lors de nos accueils, de nos animations et de nos actions, des personnes trans nous demandent conseil pour la contraception, l’avortement, le suivi médical de leur transition. Il nous appartient de les accueillir. Il nous appartient de faire en sorte qu’elles se sentent les bienvenues. Nous, féministes, n’accepterons pas de voir le Planning familial faire l’objet d’une campagne de dénigrement sur le dos des minorités de genre. Oui, notre accueil est inconditionnel. Oui, les personnes trans ont leur place dans notre mouvement. Rien ne peut justifier la violence des propos tenus depuis plusieurs jours à l’encontre de notre organisation et des personnes concernées.
Rien sauf la haine. Et cette haine, nous la combattrons sans faillir. Nous consultons nos conseils juridiques pour poursuivre ces instigateurs de haine, qui sont parfois des élu·es de la République. Les droits sexuels et reproductifs sont un tout : au Planning nous ne les hiérarchisons pas, nous nous battons tout autant pour l’avortement que pour la santé sexuelle des personnes trans ou encore pour l’accès des jeunes à l’éducation à la sexualité. Seule cette cohérence est efficace contre les antichoix. Nous appelons l’ensemble des organisations féministes, organisations politiques, syndicats, associations progressistes, allié·es à affirmer publiquement leur soutien au Planning familial, à ses militant·es, à ses valeurs, à ses combats, à ses actions quotidiennes auprès des publics.
Si quelqu’un·e te regarde avec insistance, te suis, se colle à toi quand tu danses, te touche sans ton consentement, te fait des commentaires sexistes ou sexuels, etc. cela peut être qualifié d’outrage sexiste, de harcèlement, d'agression sexuelle.
Ces agissements sont interdits par la loi et tu n’en es pas responsable. Même si tu as accepté une fois de parler ou de danser avec cette personne, même si tu es bourré·e ou drogué·e, rien de t’oblige à aller plus loin ou à te sentir mal à l’aise ou humilié·e. Tu peux tenter de mettre fin à la situation de différentes manières :
Communiqué inter-associatif suite au vote de la déconjugalisation de l'AAH
La déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) vient d’être adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale dans le projet de loi « pouvoir d’achat ». Nos associations se réjouissent de cette avancée historique, mais restent insatisfaites de sa date d’entrée en vigueur, bien trop lointaine. Par ailleurs, cette mesure n’épuise pas à elle-seule le chantier de réforme nécessaire à l’indépendance financière des personnes handicapées.
Taous Merakchi, l'autrice de Vénère (Flammarion, 2022) aussi connue sous le pseudonyme Jack Parker, est une autrice, journaliste et créatrice de podcast féministe.
Cette année, elle a sorti Vénère, dans lequel elle exprime toute sa rage liée au fait d'être privée de certaines libertés en tant que femme. Ne pas pouvoir faire deux pas dans la rue sans se faire harceler, avoir peur de marcher seule, la nuit, dehors, être constamment regardées, objectifiées... L'espace public appartient aux hommes, il y prennent toute la place, peuvent l'occuper, s'y attarder. Les femmes doivent s'y faufiler, le traverser le plus vite possible pour éviter de trop se faire déranger. Dès très jeunes, les filles prennent conscience qu'aux yeux de la société et de nombreux hommes, leur « non » n'a pas de valeur. C'est toujours à elles de faire attention, jamais à eux de ne pas agresser. C'est à elles de prouver et de se justifier pour qu'on les croit. Elles sont le « sexe faible », tout ce qui est traditionnellement lié à la féminité est dénigré, considéré comme inférieur à la virilité et les filles sont conditionnées à rentrer dans cette définition étriquée de « la femme ».
C'est pour toutes ces raisons que Taous Merakchi hurle sa colère – et celle de nombreuses femmes – dans ce livre : sa colère d'avoir peur, sa colère de ne pas avoir le droit, de ne pas pouvoir profiter de sa liberté de marcher dans la rue en toute tranquillité.
Ci-dessous vous pourrez prendre connaissance du communiqué du Planning 06 (Alpes-Maritimes).
La Cour Suprême de Turquie a de nouveau condamné l’écrivaine sociologue Pinar Selek à une peine de prison à perpétuité. Cette condamnation fait suite à quatre acquittements successivement annulés, l’enquête ayant démontré que l’attentat sur le marché d’Istanbul qui lui était imputé était une explosion accidentelle. Pinar Selek, écrivaine, sociologue, militante féministe et engagée pour les droits humains, pour la justice et contre la violence, est en butte aux persécutions de l’état turc depuis plus de vingt ans. D’abord emprisonnée et torturée pendant plus de deux ans pour ses travaux de recherche, ensuite accusée puis blanchie 4 fois de cet attentat, Pinar Selek est réfugiée en France où elle a obtenu la nationalité française en 2017.
Le Planning Familial 06 est proche de Pinar Selek qui vit à Nice, enseigne et mène des recherches à l’Université. Elle nous a fait l’honneur et l’amitié de sa présence au conseil d’administration en 2021. À travers sa condamnation, c’est toute la liberté des intellectuel.le.s chercheuses et chercheurs qui fait l’objet d’une répression accrue en Turquie. Le Planning Familial 06 renouvelle son plein soutien à Pinar et en appelle à l’État Français pour qu’il affirme de manière officielle sa protection contre l’acharnement judiciaire dont elle est victime.
Dix jours après le revirement de jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis qui a causé la stupeur pour les femmes et les féministes du monde entier, la Fondation des Femmes et le Planning familial unissent leurs forces pour mieux répondre aux menaces qui pèsent sur ce droit fondamental.
L’annulation par la Cour Suprême des Etats-Unis de l’arrêt Roe v. Wade a révélé la réalité des attaques contre le droit à l’avortement dans le monde occidental, y compris en France et en Europe. Cette décision est, en effet, l’aboutissement d’une offensive conservatrice contre les droits des femmes organisée de longue date aux Etats-Unis. Ne nous y trompons pas, ces attaques sont aussi à destination de l’Europe et de la France (1).
Le 22 juin le Planning 13 accueillait Alice Romerio pour une rencontre autour de son livre Le travail féministe. Le militantisme au Planning Familial à l’épreuve de sa professionnalisation (PUR, 2022).
Environ 25 personnes moitié Planning 13 et moitié extérieure se sont retrouvées pour des échanges très intéressants.» Lire la suite
Dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'IVG, le Planning 13 en coordination avec le comité de pilotage de la Pride Marseille invitait toutes les associations, syndicats, collectifs et individu·es à un rassemblement de solidarité avant le départ de la Marche des fiertés le 2 juillet 2022.
Une nouvelle ahurissante de haine et de bêtise nous arrive des États-Unis : les femmes de 13 États – bientôt 26 – se voient retirer l’accès à un avortement légal et sécurisé.
La décision de la Cour suprême qui révoque l’arrêt qui protégeait le droit à l’avortement, répercutée dans de nombreux États va à l’encontre de la santé sexuelle des femmes et de leur droit de choisir pour leur corps et leur fécondité.
L’avortement doit être un droit parce que c’est un besoin pour une vie digne quand la poursuite d’une grossesse n’est pas possible pour nombre de raisons (âge, non-désir d’enfant, nombre d’enfants, études, violence du partenaire, inceste, viol…).
Interdire l’avortement ne le fait pas disparaître. Il le rend clandestin et dangereux, pénalisant les plus pauvres et les moins favorisées socialement qui n’auront pas les ressources pour trouver des alternatives dans les États non concernés par l’interdiction.
Aux États-Unis cette première attaque risque d’être suivie par d’autres sur les droits LGBTQI+.
Nous dénonçons cette décision inique pour les femmes et les personnes porteuses d'utérus aux États-Unis et nous les soutenons pour trouver des solutions pour contourner cette interdiction.
Nous rappelons qu'en France si l’avortement n'est pas remis en cause, le sexisme, les violences sexuelles et la culture du viol sont omniprésentes y compris au plus haut niveau de l'État.
Nous devons être vigilant·es car les droits acquis peuvent être menacés partout, y compris en France où les conditions d’accès à l’IVG sont très variables suivant les endroits et où l’accès aux soins est mis à mal depuis de nombreuses années.
Pour trouver des infos sur la contraception, l'IVG, la sexualité, les IST, le sida, les violences et accéder à un annuaire géolocalisé des professionnel·le·s de santé de la région PACA
Vous voulez soutenir nos actions ? Les dons et les adhésions permettent au Planning Familial d’exister de manière indépendante, de pérenniser son mouvement et de soutenir ses combats !