Cher connard, le nouveau roman de Virginie Despentes tout en vulnérabilité
Oscar, écrivain à petit succès, croise Rébecca Latté, star glamour des décennies passées, dans la rue, et écrit sur les réseaux sociaux son dégoût pour le physique vieillissant de l’actrice quinquagénaire. Rébecca lui répond son mépris du tac au tac, et l’échange devrait s’arrêter à une banale histoire de troll.
Sauf qu’Oscar est fasciné par Rébecca qu’il a connue dans son enfance. Malgré elle, elle se laisse progressivement intéresser par le récit qu’il fait de son existence médiocre. Peu à peu, une correspondance improbable et sans filtre s’installe entre les deux, traversée par la Covid et le confinement.
Dans ce nouveau roman après la trilogie Vernon Subutex, Virginie Despentes, l’une des voix essentielles du féminisme en 2022, adopte la voix et la vulnérabilité de chacun de ses deux protagonistes, et occasionnellement d’une troisième, jeune femme plongée dans la tourmente qui suit ses accusations MeToo contre Oscar. Dans des échanges brutalement honnêtes, les personnages décortiquent notre époque, les médias, les différences de classe, MeToo, l’addiction aux narcotiques, le féminisme, Internet, et les relations avec les autres, beaucoup. Car il est avant tout question de lien, dans ce livre plein d’espoir qui prône l’écoute et la vulnérabilité face aux défis du monde actuel.