Si les femmes étaient payées autant que les hommes, il y aurait 6 milliards de plus
dans les caisses des retraites !
Comme il l’avait annoncé dans son programme présidentiel, Emmanuel Macron continue sa politique libérale de destruction des conquis sociaux et biens communs. Les semaines et mois s’annoncent toujours plus lourds d’attaques anti-sociales, visant en premier lieu les personnes les plus pauvres et les plus précaires, parmi lesquelles on retrouve massivement les femmes. C’est déjà le cas pour la réforme de l’assurance chômage.
Il en est de même pour le projet de loi sur les retraites. Ces attaques contre notre camp social et nos acquis par un gouvernement ultra-libéral, appuyé par la droite et l’extrême-droite, vont détruire notre système de protection sociale. Alors qu’une large majorité de la population s’est prononcée contre la réforme des retraites (72 % selon le dernier sondage), le gouvernement tente de passer en force. Le 19 janvier fut historique, 2 millions de personnes ont défilé contre ce projet partout en France et la journée du 31 janvier devrait encore augmenter le rapport de force d’un cran.
Cette réforme est injuste pour tou·te·s les salarié·e·s. Elle va encore empirer la condition des femmes, parce que :
- les inégalités de pensions résultent d’inégalités de salaire et de durée de carrière ;
- la retraite amplifie les inégalités de salaires : si les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes (Insee 2022), leurs pensions sont quant à elles inférieures de 40 % (Drees 2022) ;
- le taux de pauvreté des femmes retraitées aujourd’hui est significativement plus élevé que celui des hommes (10,4 % contre 8,5 %) ;
- l’annonce d’un minimum à 85 % du SMIC se base sur une carrière complète, or 1) les personnes aux plus faibles retraites ont rarement une carrière complète et 2) ce minimum ne concernera que les nouveaux départs en retraite ;
- la suppression de la majoration de trimestres pour maternité va mécaniquement amener les femmes à partir plus tard à la retraite (9 mois en moyenne pour les femmes),
- l’allongement de la durée de cotisation pénalisera les personnes qui ont des carrières courtes, à majorité de femmes, qui, déjà aujourd’hui, n’atteignent pas la durée de cotisation exigée ;
- la décote touche plus les femmes que les hommes : 19% femmes sont déjà obligées de travailler jusqu’à 67 ans contre 10% pour les hommes ;
- la pénibilité des métiers dits féminins n’est toujours pas prise en compte.
Il est pourtant possible de lever les obstacles à l’autonomie des femmes et des minorisé.e.s de genre non pris en compte dans les études sur les inégalités professionnelles.
Les luttes et mobilisations devront être massives pour faire reculer Macron et ses mesures délétères.
Parce que l’accès aux droits sexuels et reproductifs commence par l’accès au droit commun, parce que nous sommes, chaque jour, au côté les femmes et minorisé·e·s déjà entravées par les inégalités sociales qui vont pâtir de cette réforme.
De nombreuses associations départementales du Planning Familial ont décidé de fermer leurs portes en expliquant les raisons de cette mobilisation et en appelant leurs publics à les rejoindre.
Le Planning Familial se prononce contre le projet de loi, s’engage à se mobiliser tant au niveau national qu’au niveau local, en participant notamment aux collectifs unitaires, aux mobilisations et manifestations en constituant des cortèges du Planning et/ou des cortèges féministes.
Tou·te·s dans la rue le mardi 31 janvier 2023 et après pour dire non à la réforme des retraites !
Confédération du Planning Familial
30 janvier 2023