AVORTER A L’ÉTRANGER, LE PARCOURS DE LA COMBATTANTE
En France la loi fixe le délai d’avortement à 3 mois de grossesse. Au-delà, une personne qui souhaite arrêter sa grossesse est obligée d’aller à l’étranger où la législation est différente et les délais plus longs dans certains pays. Encore faut-il pour cela qu’elle soit informée de cette possibilité et qu’elle en ait les moyens financiers et matériels.
Cette démarche engendre souvent bien des obstacles : difficulté à trouver comment et où faire l’avortement, stress de l’organisation du voyage, recherche d’un·e médecin bienveillant.e qui veuille bien faire un arrêt de travail, trouver une personne pour garder les enfants… On peut se retrouver à devoir en parler à ses proches alors qu’on ne voulait pas en subir les conséquences : jugement, menaces, etc. L’avortement à l’étranger a aussi un coût financier : en Espagne, l’IVG coûte entre 700 et 2200 euros. Comme le coût varie en fonction de l’avancement de la grossesse, il faut souvent organiser les choses très vite, ce qui rajoute du stress et des complications pour trouver l’argent.
Au Planning 13, nous rencontrons régulièrement des personnes qui sont en délai dépassé pour un avortement. En 2016, nous avons reçu une trentaine de personnes à la permanence de Marseille et 65 appels sur la permanence téléphonique régionale Paca. Parmi ces femmes, certaines sont dans l’incapacité de payer les frais (avortement, transport, hébergement), c’est pourquoi nous avons mis en place une caisse de solidarité.
Cette caisse de solidarité a besoin d’être alimentée régulièrement. Car c’est dans l’urgence que cet argent doit être collecté. Nous n’avons pas les moyens avec cette caisse de payer l’ensemble des frais mais l’écoute et l’orientation disponibles au Planning ainsi que cette aide financière sont indispensables à ces femmes. En 2016, les 2500 euros collectés ont permis d’aider 7 femmes à aller avorter en Espagne ou aux Pays-Bas.
LA LUTTE POUR L’EXTENSION DES DÉLAIS
Cette démarche de solidarité financière ne se passe pas d’une lutte pour l’extension des délais qui permettrait à toute personne d’avoir une solution pour avorter en France. Tant qu’il existera des délais, des femmes se retrouveront hors de ces délais !
Par votre don vous contribuez à aider une multitude de femmes aux parcours variés et aux situations et motivations toujours uniques. De manière indirecte vous les soutenez dans leur décision souvent complexe et difficile à prendre et pour cela nous vous remercions.
Aujourd’hui l’organisation d’une collecte via Hello Asso nous permet de renflouer les caisses et de faire une fois de plus apparaître que la lutte pour l’accès à l’avortement n’est pas finie !
Mais les besoins d’argent sont permanents donc s’il y a des motivations pour faire quelque chose de plus pérenne, que ce soit en termes d’organisation financière ou de mobilisation politique, ça nous intéresse !
FAITES UN DON !
- En ligne de façon ponctuelle ou tous les mois via la plateforme HelloAsso ;
- Par chèque : à l’ordre du « Planning Familial 13 » (en précisant Caisse de solidarité au dos) ;
- En espèces : en passant au local au 106 bd National, 13003 Marseille pendant les heures d’ouverture au public.
Qu’il vous paraisse petit ou gros, qu’il soit régulier ou non, tout don est important.
L’argent collecté via cette caisse de solidarité sert exclusivement à aider des femmes à avorter à l’étranger. Ces sommes ne sont pas assimilables à des dons et ne permettent donc pas la défiscalisation. Si vous souhaitez soutenir notre association, n’hésitez-pas à adhérer ou nous faire un don. Voir notre site internet pour plus d’information.
COORDONNÉES
Le Planning Familial 13
106 boulevard National, 13003 Marseille
contact : info[a]leplanning13.org
http://leplanning13.org
https://www.facebook.com/planningfamilial.bdr
SITES D’INFORMATION SUR L’AVORTEMENT
http://parlons-sexualites.fr
ivg.gouv.fr
PODCASTS
Ces podcasts ont été réalisés par l'équipe du site internet du Planning 13 et par le comité éditorial du site parlons-sexualités.
DES EXEMPLES D’APPEL A SOLIDARITÉ AU PLANNING FAMILIAL DE MARSEILLE
- M., 22 ans, élève seule sa fille de 2 ans. Très bouleversée, elle est enceinte et a dépassé le délai pour faire l’IVG d’un jour seulement. Malgré de multiples démarches, impossible de trouver un lieu qui veuille bien lui faire l’IVG en France. Il n’est absolument pas envisageable pour elle de garder cette grossesse. Pour faire l’IVG en Espagne il lui faut 700 euros. Elle n’a pas les moyens de collecter cette somme d’ici mardi, la clinique demandant de payer cash l’IVG.
- T. a découvert sa grossesse accidentelle après environ 2 mois et a pris rendez-vous à l’hôpital de la Conception. Elle n’a pu se rendre au RDV de l’aspiration car son conjoint l’a battue et séquestrée. Mère d’une petite fille de 7 ans, T. n’a aucun moyen financier qui lui permette de financer son IVG. La perspective de garder la grossesse est insupportable dans la mesure où elle ne veut absolument pas qu’un enfant vienne créer un lien à vie entre elle et ce conjoint maltraitant, qui la menace en plus de partir avec l’enfant à l’étranger si elle s’avisait de le quitter.
- S. doit faire un avortement en Espagne car elle est hors délais pour le faire en France. Elle a besoin d’une personne pour l’accompagner car c’est un voyage qui est très compliqué d’autant plus qu’elle est en situation de handicap. L’institution dans laquelle elle vit se démène depuis plusieurs semaines pour l’aider dans les démarches et trouver quelqu’un pour l’accompagner mais n’a trouvé personne. Il n’est plus possible de remettre à plus tard l’avortement car elle risquerait d’être hors délais en Espagne aussi.
- Z. est mère de deux enfants en bas âge et enceinte d’un troisième. Son conjoint vient de l’abandonner et elle désire interrompre sa grossesse actuellement de 16 semaines. Elle pensait retenir son conjoint avec cette grossesse tout en reconnaissant qu’il était absent et devenait méchant lors de chacune des grossesses précédentes. Elle n’a aucune ressource et sollicite une aide de notre part. Elle va vendre tous ses bijoux pour participer au paiement de l’acte qui s’élève à 980 euros. Il y aura aussi les frais de 80 euros pour le voyage en Espagne.
- I. a 19 ans, elle est enceinte et ne désire pas garder la grossesse. Une conseillère du Planning Familial arrive à trouver un médecin qui accepte de la recevoir gratuitement et en urgence dès le lendemain pour dater la grossesse par échographie. Le délai français est dépassé, l’IVG en Espagne va lui coûter 980€. I. va demander à son école si sa « petite bourse » va bientôt arriver afin de s’en servir pour cette IVG, elle va également essayer de solliciter un ami. Elle ne souhaite pas en parler à ses parents qui sont tous les mois « dans le rouge » puisqu’ils ne pourront pas les aider financièrement et que ça leur rajouterait des « gros soucis » pour rien. Elle ne pourra pas trouver la totalité de la somme pour l’IVG.
- A., 32 ans, 4 enfants, est enceinte de 15 semaines, son dernier enfant est né en juillet. Une vie plus que remplie avec des études (qu’elle a terminées en même temps que l’arrivée de son dernier enfant). Des saignements et des problèmes de santé aux seins ont fait qu’elle n’a pas pris conscience de sa grossesse. Un dossier Pôle Emploi recalé (pour des pièces déjà fournies) : 2 mois et demi en attente de paiement. Une famille qui est contre l’avortement et qui lui reproche son choix de vie avec 4 enfants. Elle aura beaucoup de mal à trouver cette somme sans parler de la mise en péril d’un budget plus que précaire. Elle doit trouver 880€ pour l’avortement en Hollande plus le transport.
- H., 21 ans, vient tout juste d’apprendre qu’elle était enceinte de 13 semaines. Elle est sous le choc. Elle ne s’est pas aperçue de la grossesse en cours car elle a des problèmes de santé, notamment au niveau du ventre. Elle ne souhaite pas garder cette grossesse, car, dit-elle, dans sa famille « très religieuse », cela impliquerait de graves conséquences (« mes parents vont me mettre à la porte », « mes frères vont réagit sous l’emprise de la haine »). Elle est venue au Planning Familial car elle savait qu’elle pourrait y trouver des informations sur l’avortement à l’étranger. Elle avait également eu connaissance des tarifs et savait qu’elle ne pourrait recueillir la somme nécessaire. L’avortement devrait coûter 850 euros sans compter les frais de transport.